Not till the fire is dying in the grate
Look we for any kinship with the stars
G. Meredith
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This series stems from an exceptional find: 99 photographs of the starry sky, made during the Nazi occupation of France by the French amateur astronomer Gabriel Delmotte.
Most photos are hand-dated; what happened on the same day ? To answer partially, each print has been associated with another photograph taken at the same time, which shows one of the facets of this time of war where everything seems to be more meaningful. Thus, snapshots of the everyday (family photos, soldiers), propaganda pictures, portraits or photographs of theater shows, are reunited once again with the stars that overhung them. Each of these pairs of images is unique.
Does a human circumstance, tiny or disproportionate, have any meaning in comparison with stellar eternity? And if there were an invisible link, —a kinship?
Original prints 1939 -1943, metal frame, non-reflective glass, stamp
53 x 37,5 cm / 46,5 x 31 cm / 40 x 27 cm
Le ciel est pour ceux qui pensent.
Joseph Joubert, Pensées
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The Kinship est né de la découverte d’un stock unique de 99 photographies du ciel étoilé, prises pendant l’Occupation. Elles ont été réalisées par Gabriel Delmotte (1874-1950), ingénieur, industriel, homme politique, membre de la Société Astronomique de France, de Belgique, et de la Commission Lunaire. En raison de ses travaux sur le relief sélénien, un cratère sur la Lune porte son nom depuis 1935.
Sur le site de la NASA, sa notice biographique mentionne qu’il est parti en « France Libre » à l’arrivée des allemands. Bien que sélénographe, il a apparemment passé une partie de la période de guerre à scruter les étoiles.
La plupart des tirages comportent des notes techniques concernant la prise de vue; parfois les constellations ont été matérialisées, en reliant les étoiles à l’encre rouge ou sur le négatif. Presque toutes les photographies sont datées du jour où elles ont été prises, et/ou numérotées. La période s’étend du 22 septembre 1941 au 23 avril 1943. En revanche, nous connaissons peu de choses sur les motivations et conditions qui ont entouré cette production.
Ici, notre entreprise a constitué à confronter ces clichés du ciel étoilé avec des images qui ont été prises au même moment, à quelques heures près, ou la même année quand c’est la seule information disponible. Ces photographies témoignent de différentes réalités: l’intime (photos de famille, de soldats), le quotidien, la guerre (propagandes de Vichy, allemande, anglaise, américaine), le spectacle (Folies Bergère, Broadway…) etc. Chacune de ces paires d’images est unique.
Suivant la théorie de la relativité, photographier les étoiles, c’est fixer des temporalités différentes de la nôtre, terrestre. C’est aussi fixer des temps différents, comme une capture du passé: la lumière venant des étoiles n’est-elle pas ‘ancienne’, à cause du trajet qu’elle doit réaliser pour arriver jusqu’à nous ? Ainsi, regarder et photographier les étoiles est une contemplation; d’une certaine façon, elles n’appartiennent pas au Temps. L’astrologie, cependant, nous indique qu’il existerait un fil reliant les positions célestes à nos existences. Cette probable illusion de la conjonction temporelle constitue à la fois l’attraction et l’ambivalence de cette série: une circonstance humaine, infime ou démesurée, a-t-elle un sens, face à une forme d’éternité stellaire ? Et si ce lien entre les étoiles et nous était, véritablement, une parenté ?
Tirages originaux 1939 -1943, cadre en métal, verre anti-reflets, tampon
53 x 37,5 cm / 46,5 x 31 cm / 40 x 27 cm